Péricoronarite : qu’est-ce que c’est ?
Gonflement du tissu gingival, la péricoronarite est une inflammation qui touche souvent les dents du bas, en particulier les dents de sagesse entre l’adolescence et la vingtaine. Qu’est-ce qui caractérise cette affection bucco-dentaire et quelle est la prise en charge ? Dans cet article, nous vous expliquons en détail en quoi consiste la péricoronarite.
Péricoronarite : d’où vient-elle ?
La péricoronarite désigne un gonflement aigu et bien souvent douloureux du tissu gingival. Cette inflammation affecte généralement la zone autour de la couronne d’une dent, d’où son nom. En effet, « péri » évoque le pourtour (comme dans « périmètre »), « corona » à la couronne, et « -ite » est un suffixe qui renvoie à une pathologie (gingivite, parodontite, etc.). La couronne de la dent atteinte de péricoronarite est souvent incluse, ne parvenant pas à sortir. Elle peut aussi pousser à travers la gencive, autrement dit être en éruption. En général, la péricoronarite touche les dents inférieures, particulièrement les dents de sagesse dans leur phase de poussée, chez les patients entre 15 et 25 ans. Néanmoins, n’importe quelle dent peut souffrir de péricoronarite.
Concrètement, la péricoronarite est due à la prolifération de bactéries, prises au piège sous l’opercule, cette zone de tissus mous situés au-dessus de la couronne de la dent. En se développant autour de la dent, les bactéries, les résidus alimentaires et la plaque dentaire provoquent un gonflement des gencives et une infection. Difficiles d’accès lors du brossage, les dents de sagesse offrent un terrain propice pour accueillir un film bactérien. Dans les cas les plus graves, le gonflement peut se propager à d’autres zones. L’inflammation atteint alors la mâchoire du patient, voire le cou ou les joues.
Certains facteurs favorisent l’apparition d’une péricoronarite, en particulier :
- l’âge du patient (adolescent ou dans la vingtaine) ;
- un niveau de stress émotionnel élevé ;
- une mauvaise hygiène dentaire ;
- une infection des voies respiratoires du patient.
La péricoronarite peut aussi être une conséquence d’un traumatisme affectant le tissu qui recouvre la dent. Dans ce cas, l’affection peut engendrer une réaction inflammatoire.
Comment diagnostiquer une péricoronarite ?
La péricoronarite peut se manifester par des symptômes aigus, c’est-à-dire survenant à court terme, ou des symptômes chroniques, donc durables. Parmi les symptômes aigus, citons :
- une perte d’appétit ;
- des douleurs localisées, en particulier lors de la déglutition ;
- un écoulement de pus ;
- des gencives rouges, tendues et douloureuses au toucher ;
- un gonflement des tissus au niveau des gencives ;
- un gonflement des ganglions lymphatiques sous-mandibulaires au niveau du cou ;
- des difficultés à ouvrir normalement la bouche ou la mâchoire (ou « trismus ») ;
- de la fièvre.
Du côté des symptômes chroniques, on retrouve :
- une mauvaise haleine persistante, ou halitose ;
- une sensation récurrente de mauvais goût dans la bouche ;
- une douleur sourde et puissante, de jour comme de nuit, voire une gêne localisée.
Si vous pensez souffrir de péricoronarite, nous vous invitons à consulter un dentiste dans les meilleurs délais. Celui-ci pourra examiner vos dents pour diagnostiquer le problème, et envisager ainsi un parcours de soins adapté. Grâce à la radiographie dentaire, il est possible de vérifier le bon alignement des dents, en particulier des dents de sagesse, et les éventuels problèmes occasionnés.
Comment soigner une péricoronarite ?
Le dentiste est habilité à traiter les péricoronarites, tout comme le parodontiste et l’endodontiste. S’il s’agit d’un jeune patient, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un dentiste pédiatrique, ou pédodontiste. Plusieurs traitements sont possibles pour prendre en charge la péricoronarite. Dans un premier temps, le praticien pourra prescrire des analgésiques (aspirine, ibuprofène ou acétaminophène) pour atténuer la douleur et des anti-inflammatoires. En cas de gonflements importants, il pourra vous prescrire des antibiotiques visant à traiter et limiter l’infection. Il s’agit souvent d’un traitement à base de pénicilline.
Le degré d’évolution de la péricoronarite détermine la nature de l’intervention. Lorsque l’inflammation concerne une zone peu étendue, un traitement à base de rinçage et d’irrigateurs buccaux est envisageable. Cela consiste à se rincer la bouche à l’aide d’une solution contenant de l’eau tiède et salée. La prise d’un bain de bouche antiseptique à la chlorhexidine contribue à évacuer les bactéries et les débris alimentaires responsables de l’inflammation. Les cas plus complexes nécessitent une intervention chirurgicale qui vise à retirer l’opercule affectée. Cette opération mineure consiste à enlever le lambeau de gencive voire la ou les dents de sagesse du patient. Le praticien pourra procéder à un drainage de la zone infectée pour la libérer du pus, avant de nettoyer la gencive à l’aide d’un sérum d’irrigation. Ce type d’acte chirurgical est la spécialité du chirurgien-dentiste, ou chirurgien buccal et maxillo-facial. Le praticien utilise un laser pour atténuer la douleur et faire partir l’inflammation.
En guise de prévention, certains professionnels préconisent l’extraction systématique des dents de sagesse. En particulier si la mâchoire du patient manque de place pour que ces dents puissent pousser normalement. Dans ce cas, le dentiste procède à une extraction des dents de sagesse du bas et du haut, une opération simple, rapide et sans danger. Ceci évite d’autres types d’infection, lorsque les dents en éruption mordent les gencives, par exemple.
La prise en charge de la péricoronarite est aussi importante que les mesures de prévention. Afin de limiter les risques de développement de péricoronarite, il est essentiel de mettre en place une hygiène bucco-dentaire irréprochable dès le plus jeune âge, avec :
- un brossage des dents deux fois par jour pour se débarrasser des bactéries ;
- l’utilisation quotidienne du fil dentaire ou de brossettes interdentaires pour éliminer les résidus alimentaires qui se logent entre les dents ;
- le recours au bain de bouche pour lutter contre la formation de plaque dentaire et conserver une bouche saine.
Concernant le brossage, veillez à adopter des gestes doux et cycliques en partant de la gencive vers la dent. Il est préférable d’utiliser une brosse à dents à poils souples. Du côté des bains de bouche, il existe des formules naturelles, à base d’huile de coco ou de sésame, et sans alcool pour les patients les plus sensibles. En fonction de votre situation, votre dentiste pourra vous prodiguer d’autres conseils personnalisés, visant à éviter l’apparition de la péricoronarite et d’autres infections.
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