Bilan long cône : comment bien diagnostiquer les problèmes parodontaux ?

En tant qu’examen de radiologie dentaire, le bilan long cône permet d’explorer l’état parodontal du patient. Mené par un parodontiste pour étudier la perte osseuse, cet examen repose sur 17 à 21 radiographies rétro alvéolaires. À travers un bilan long cône, il est alors possible d’obtenir une radiographie panoramique dentaire complète. Comment bien diagnostiquer les problèmes parodontaux avec un bilan long cône ? Réponses dans cet article. 

Pourquoi faire un bilan long cône ?

Le bilan long cône repose sur le principe de la radio rétro alvéolaire. Il s’agit d’un examen radiographique important pour évaluer l’état d’une zone précise de la cavité buccale. Une radio se concentre généralement sur une à trois dents. Avec un bilan long cône, il est possible d’explorer toutes les arcades dentaires, en réalisant plusieurs radios successives. Examen complet et précis, il offre une vue globale de l’ensemble du tissu dentaire afin de diagnostiquer à temps les éventuels problèmes parodontaux. Souvent, ce sont les douleurs dont se plaint le patient qui motive un bilan long cône à la recherche de foyers infectieux.

L’objectif d’un bilan long cône est à la fois de prévenir les maladies parodontales et de suivre leur évolution. L’examen s’avère utile lorsqu’il s’agit de quantifier la perte osseuse et sa stabilité suite à une inflammation gingivale. Par l’obtention d’une image avec dégradé de gris, les radios donnent à voir tous les tissus environnants, les couronnes ainsi que les racines dentaires. Cela favorise la prise en charge à temps de la moindre pathologie dentaire, en particulier les lésions carieuses. Cependant, l’intérêt du bilan long cône se trouve plus du côté du suivi que de la prévention.

Que diagnostiquer avec un bilan long cône ?

L’interprétation du bilan long cône fait appel à une échelle de couleurs. À son extrémité, on retrouve le blanc, qui renvoie à un élément qui capte les rayons X dans leur totalité. Cette image blanche, dite « radio-opaque », correspond classiquement à des éléments métalliques, comme les implants en titane ou les amalgames dentaires. Quant à l’émail, il apparaît dans une teinte blanche légèrement moins claire sur la radio. Lorsqu’une zone laisse passer entièrement les rayons X, elle est visible en noir. On parle dans ce cas d’image « radio-claire ». Typiquement, il peut s’agir d’une lacune créée par la prolifération de bactéries, de type abcès dentaire. Entre le blanc et le noir, on retrouve diverses nuances de gris qui mettent en évidence des tissus de densité différente : os alvéolaire, ligament dentaire ou encore dentine.

L’interprétation d’un bilan long cône est un travail relativement long et complexe qui requiert une certaine expertise. Chaque cliché doit être étudié un à un afin d’étudier la parodontite sur chaque secteur. Le praticien doit analyser le collet dentaire et le tissu dentaire en profondeur sans omettre aucun détail, de la couronne à la dentine en passant par la chambre pulpaire. Les résultats sont susceptibles de mettre en avant un élargissement de l’espace desmodontal du patient. Autrement dit, cela se traduit par une certaine mobilité dentaire et une perte d’attache de la dent par rapport à son alvéole. L’étude des clichés et des couleurs favorise une prise en charge rapide et adaptée des foyers infectieux et problèmes parodontaux spécifiques du patient. 

La maladie parodontale diagnostiquée par le bilan long cône, ou faisant l’objet d’un suivi, peut se classer en quatre stades :

• Le stade 1 de la parodontite représente une perte osseuse réduite, inférieure à 15 %.
• Le stade 2 renvoie à une perte osseuse comprise entre 15 % et 33 %.
• Dans les stades 3 et 4, la perte de hauteur osseuse dépasse les 33-50 %.

Aux deux derniers stades de l’affection, il devient difficile d’assurer la conservation de la dent touchée, celle-ci affichant une mobilité importante.

Bilan long cône : quelques informations pratiques

Il n’y a aucune préparation spécifique à prévoir avant de passer un bilan long cône. Cet examen radiographique totalement indolore repose sur un mécanisme de répétition de la technique de radio rétro alvéolaire. Le cliché est répété pour chaque incidence souhaitée, avec un total pouvant aller jusqu’à 17 à 21 clichés. Les bilans les plus simples peuvent ne comporter que 14 clichés. Limiter le nombre de secteurs à explorer avec un bilan long cône permet de réduire la dose d’irradiation non nécessaire. Globalement, cet examen de radiologie dentaire reste donc relativement long. Comptez environ 45 à 60 minutes pour un bilan complet. 

Le manipulateur place un angulateur et un film radiologique dans la bouche du patient pour chaque cliché séparé. Le patient doit rester immobile pendant toute la durée de l’intervention. Le praticien s’assure de bien informer le patient au préalable sur le déroulement du bilan, notamment sur les règles de déglutition. L’examen ne peut se faire qu’avec le consentement explicite du patient. Après la prise de l’ensemble des clichés, le dentiste passe à leur analyse détaillée afin d’apporter un diagnostic personnalisé de l’état parodontal du patient. Le compte-rendu est fourni directement à la fin de la consultation. 

Il est possible de réaliser un bilan long cône complet directement dans le cabinet de votre dentiste, ou au sein d’un centre de radiologie spécialisé. Attention ! Les femmes enceintes devant se soumettre à cet examen doivent prendre certaines précautions en portant un tablier de plomb protégeant le fœtus des radiations. Malgré cette précision, il est important de rassurer les patients : le bilan long cône est sans danger. La dose d’irradiation moyenne est comprise entre 30 et 150 µSv. Si ce niveau est plus élevé qu’un bilan radiologique classique, il n’y a aucun risque pour la santé, étant donné le caractère exceptionnel du bilan long cône. C’est l’équivalent d’une exposition naturelle aux rayonnements de quelques jours. À titre de comparaison, un scanner peut émettre une quantité de rayons équivalente à plusieurs mois voire plusieurs années de rayonnements naturels.

La Sécurité Sociale fixe le prix d’un bilan long cône entre 47,88 € et 111,72 €, en fonction du nombre total de clichés à effectuer. L’assurance maladie assure un remboursement à hauteur de 70 % des tarifs conventionnés. Votre mutuelle peut éventuellement prendre en charge le reste, ainsi que les possibles dépassements d’honoraires.