Qu’est-ce qu’un amalgame dentaire ? Quelles précautions d’usage ?

Tout savoir sur l’amalgame dentaire

Également connu sous le nom de plombage, l’amalgame dentaire est un alliage utilisé en dentisterie pour couvrir une dent cariée. Entre idées reçues et faits avérés, les amalgames dentaires présentent parfois mauvaise presse. Qu’en est-il vraiment ? Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir au sujet de l’amalgame dentaire.

Un bref aperçu de l’amalgame dentaire

L’amalgame dentaire ne date pas d’aujourd’hui. Des fouilles archéologiques ont montré que les civilisations antiques utilisaient déjà des matériaux pour obturer les dents. Sur les dents fossiles retrouvées, l’obturation était vraisemblablement faite d’un mélange de résines et de goudrons. L’amalgame dentaire d’argent tel qu’on le connaît de nos jours est donc relativement récent. Il s’agit d’un mélange d’argent et de mercure, utilisé pour la première fois dans les années 1830. Jusqu’à la moitié du XIXe siècle, on trouvait même des amalgames dentaires à base d’or aux États-Unis. Le procédé consiste à mélanger des poudre de métaux avec du mercure sous forme liquide. On obtient ainsi un matériau plastique qui a pour particularité de durcir dans la bouche du patient. Avant de mettre en place un amalgame dentaire, le dentiste doit bien prendre soin de nettoyer la cavité atteinte d’une carie.

Plutôt inesthétique, l’amalgame dentaire se présente sous une couleur argentée qui diffère de la couleur naturelle des dents. En pratiquement deux siècles d’existence, ce dispositif a néanmoins connu quelques évolutions et adaptations de formule. Ainsi, du cuivre, de l’étain et du zinc complètent la poudre d’alliage des amalgames dentaires conventionnels. On rencontre encore souvent le terme « plombage » considéré comme synonyme. Il s’agit pourtant d’une désignation incorrecte, le plomb – hautement toxique – n’entre plus dans la composition de l’amalgame dentaire.

Aujourd’hui, on trouve principalement deux types d’amalgame dentaire :

  • L’amalgame dentaire à phase dispersée contient un mélange de poudre traditionnelle avec un alliage fait d’argent et de cuivre.
  • L’amalgame dentaire HCSC (amalgame à haute teneur en cuivre et composition unique, de l’anglais High Cooper Single Composition), comprend un mélange d’argent, de cuivre et d’étain. Ce type d’amalgame dentaire est plus performant que l’amalgame conventionnel.

L’amalgame dentaire reste un matériau privilégié pour l’obturation des dents en fin de mâchoire, comme les molaires et les prémolaires. En plus d’être résistant, ce dispositif est apprécié pour ses qualités antibactériennes qui luttent contre la réapparition de caries. Enfin, l’acte médical et le matériau sont peu coûteux et remboursés par la Sécurité sociale. 

La controverse des amalgames dentaires au mercure

Si l’amalgame dentaire ne contient plus de plomb, il contient pourtant du mercure, un autre matériau connu pour sa toxicité. Y a-t-il des risques pour le patient ? Les spécialistes ont des avis divergents sur la question. Le mercure n’est toxique qu’à partir d’une certaine dose, pour l’homme comme pour l’environnement. Dans le cas de l’amalgame dentaire, la proportion de mercure est généralement comprise entre 40 et 50 %. Au moment de la pose et du retrait du matériau, une petite quantité de mercure est libérée dans la bouche du patient. Ce dernier peut alors ingérer une quantité non négligeable de mercure sous la forme de vapeurs voire de particules. Chez la femme enceinte, certaines études ont montré que le mercure pouvait passer la barrière placentaire et atteindre l’organisme du fœtus. Le lait maternel peut aussi contenir des traces de mercure.

Alors, quels sont les effets du mercure sur l’organisme ? Là aussi, la réponse n’est pas claire. Bien souvent, les effets ne sont pas plus graves que des réactions allergiques et des dermatoses localisées de type eczéma ou lichen plan. Lorsque le mercure est présent en grande quantité dans l’organisme, il peut s’accumuler dans les organes (reins, appareil digestif…), le système nerveux, l’appareil respiratoire et les tissus buccaux. Certains scientifiques évoquent aussi une modification de la structure de l’ADN. D’après les autorités de santé, la quantité de mercure des amalgames dentaires, même ajoutée à celle des aliments (poisson), de l’air et de l’eau, serait sans toxicité pour l’homme. Les risques ne seraient avérés que pour des obturations répétées – 10 amalgames dentaires ou plus.

Malgré tout, il existe certaines précautions associées à l’amalgame dentaire :

  • Le matériau doit être conditionné dans une capsule pré-dosée pour éviter l’émission de vapeurs au moment de la préparation du produit (obligation depuis le 1er janvier 2019) ;
  • Le dentiste doit pratiquer dans une pièce ventilée ;
  • La pose d’un amalgame dentaire à base de mercure n’est pas conseillée chez les patients atteints de maladies rénales, chez les patients avec des antécédents d’allergie au mercure ainsi que chez la femme enceinte ou allaitante.

Par principe de précaution, depuis juillet 2018, un règlement de l’Union européenne relatif au mercure interdit l’usage de l’amalgame dentaire dans le traitement des dents de lait et chez les patients de moins de 15 ans. Cependant, la position des pays européens vis-à-vis des amalgames dentaires au mercure est loin d’être uniforme. Ainsi, la Suède ne rembourse plus ce matériau depuis 1999. Quant à la Norvège, elle en a interdit la pose depuis 2002. 

Amalgame dentaire : y a-t-il des risques autres que le mercure ?

Certains produits de dégradation peuvent être à l’origine d’une réaction inflammatoire en migrant vers la pulpe dentaire. De plus, il est déconseillé de poser un amalgame dentaire près d’une couronne. Les obturations métalliques agissent comme de micro-piles les unes avec les autres. Un phénomène d’électro-galvanisme, également appelé bimétallisme, pourrait se créer. Par ailleurs, l’acte de blanchiment dentaire sur les dents présentant un amalgame est à proscrire.

Dans le cas où le dentiste doit retirer un amalgame dentaire, il devra isoler la dent concernée à l’aide d’un champ opératoire ou digue dentaire. L’opération se fait au cabinet dentaire sous anesthésie locale.

Si l’amalgame dentaire n’est pas le seul procédé d’obturation connu (résine, céramique, etc.), il reste l’une des solutions les plus efficaces et résistantes. L’amalgame dentaire présente par ailleurs une durée de vie inégalée (jusqu’à plus de 20 ans) grâce à sa composition métallique, son étanchéité et ses propriétés bactériostatiques. D’un point de vue économique, le faible coût de l’amalgame dentaire et sa prise en charge par la Sécurité sociale expliquent aussi son succès.

 

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